VUE D’ENSEMBLE
Le positivisme est une doctrine initiée par Auguste Comte au XIXème siècle à la faveur du siècle des lumières. Nous sommes à mesure de nous demander comment ce postulat a-t-il pris forme ? Rappelons tout d’abord qu’au moyen âge, les hommes se bornaient à expliquer les faits sociaux (délinquance, conflits, pauvreté, famine etc) par des causes théologiques et métaphysiques ce qui aboutissait à l’obscurantisme (non production de savoir objectif). Cependant, pour Auguste Comte, cette façon d’interpréter les faits sociaux était absurde et il fallait nécessairement comprendre et expliquer ceux-ci de façon rationnelle et objective: c’est la naissance du positivisme. Ainsi, le positivisme devient une sorte d’invitation à l’endroit de tous les intellectuels de son époque et avait pour but ultime de privilégier la compréhension et l’explication scientifique des faits sociaux qui troublaient l’équilibre de la société européenne.
QUI EST AUGUSTE COMTE ?
Auguste comte est un philosophe et sociologue français né en 1798 et décédé en 1857. Il est considéré comme un précurseur de la sociologie parce que sa doctrine du positivisme a été un point de départ essentiel dans l’édification de la sociologie en tant que discipline scientifique. C’est ainsi qu’il élabore la loi des trois états selon laquelle l’esprit humain passe successivement par « l’état théologique », par « l’état métaphysique », pour aboutir enfin à « l’état positif » admettant que la seule vérité accessible l’est par les sciences.
QU’EST-CE QUE LE POSITIVISME ?
Pour Auguste Comte, l’être humain progresse, et son histoire est une évolution continuelle vers le meilleur dans tous les domaines (technique, science, philosophie). En d’autres termes, l’être humain tend vers l’excellence à mesure qu’il avance dans le temps. Cette façon de concevoir l’évolution de l’esprit humain avait commencé à se faire sentir chez les philosophes des lumières comme Denis Diderot, Montesquieu, Rousseau etc. Par ailleurs comment cette pensée a été construite ?
Remontons au moyen âge et ensuite au siècle des lumières !
Les philosophes des temps médiévaux (moyen âge) se bornaient à expliquer tout ce qui arrivait dans leur société par des causes religieuses et théologiques. A cet sujet, les « dix plaies d’Egypte » reste le plus manifeste des exemples car cette succession de malheurs qui frappaient l’Egypte était interprétée comme l’œuvre de Dieu.
Quand nous arrivons aux siècles des lumières, la façon d’interpreter les événements du monde change. En effet, Auguste Comte reproche aux philosophes des lumières de raisonner à partir de la supposition abstraite et métaphysique « d’un contrat social primitif comme le fait surtout Jean-Jacques Rousseau et de raisonner à partir des droits individuels communs à l’ensemble des hommes, aboutissant aux idées de liberté et de souveraineté du peuple ».
Pour Auguste Comte, les hommes doivent arrêter de justifier leurs problèmes sociaux par la religion ou des éléments métaphysiques car elles n’ont aucune véracité scientifique. Il recommande que les faits sociaux soient étudiés de façon objective (par observation) de sorte à en faire ressortir les informations pouvant aider à lutter contre les faits de société. Il va ainsi élaborer la loi des « trois états ».
LA LOI DES TROIS ETATS
Pour notre auteur, l’esprit humain et les sociétés passent par trois états successifs: l’état théologique, l’état métaphysique et l’état positivif.
- L’état théologique : c’est l’état à travers lequel les hommes justifiaient tous les phénomènes sociaux par la religion.
- L’état métaphysique : c’est l’état à travers lequel les hommes justifiaient leurs problèmes sociaux par les choses abstraites
- L’état positif ou scientifique : c’est l’état par lequel on cherche à comprendre et expliquer les faits sociaux de manière scientifique c’est-à-dire en privilégiant l’observation et l’analyse des faits sociaux.
CONCLUSION
En conclusion, le positivisme privilégie la connaissance scientifique au détriment des justifications « théologiques » et « métaphysiques ». Selon Auguste Comte, étudier les faits sociaux de façon scientifique est le seul moyen efficace pour garantir à la fois l’ordre politique et social. Ainsi, les hommes doivent renoncer aux explications « théologiques » ; « métaphysiques » pour régler convenablement les problèmes sociaux.
BIBLIOGRAPHIE ET LIENS UTILES
Comte, A. (1998). Discours sur l’ensemble du positivisme. Paris: GF Flammarion. (Oeuvre originale publiée en 1848)
Kremer-Marietti, A. (2006). Le positivisme d’Auguste Comte. Paris: L’Harmattan.
Kremer-Marietti, A. (2007). Le concept de science positive: ses tenants et ses aboutissants dans les structures anthropologique du positivisme. Paris: L’Harmattan.